Entre le développement d’ordinateurs et de smartphones toujours plus performants, la multiplication d’appareils connectés dans nos bureaux et nos foyers, et les promesses des IA (Intelligence Artificielle) et de la 5G, le numérique n’a pas fini de nous faire rêver et de nous faire miroiter un monde « dématérialisé », affranchi des limites physiques du monde réel.
Cependant, le numérique est un secteur toujours plus gourmand en ressources, et pas uniquement en énergies fossiles. D’abord dépendant de matières premières comme le cuivre, l’or ou encore le lithium, le numérique repose aussi sur d’autres beaucoup moins connues comme l’indium, le tantale ou le gallium pour la confection d’équipements qui lui permettent d’exister (ordinateurs et téléphones, mais aussi réseau de transmission et data centers).
Dans cette analyse, nous explorons la question de la consommation en ressource du secteur. Plus précisément : existe-t-il des risques d’approvisionnement en matières premières pour le numérique ? Même si nous n’allons pas, à priori, buter sur des contraintes géologiques (i.e., « vider les réserves ») dans les 10 prochaines années, d’autres enjeux risquent de restreindre l’accès aux matières premières dont le numérique dépend : dépendance à d’autres marchés, risques géopolitiques, risques environnementaux et sociaux et illusion du recyclage.